Arbres fruitiers
Dans le
verger,
Sous le
soleil de fin d'été
Un petit cerisier
Si léger, si léger
Sa
cueillette terminée
Parlait au beau pommier
Si chargé, si chargé.
Pommier,
pommier
Si beau, si secret
Voudriez vous approcher
Venir vers
moi, vous avancer ?
Juste à côté,
Pour me frôler
Pour me
toucher
Et plus si affinités...
Mais qu'osez vous me proposer
Gentil
cerisier
?
C'est certain que j'aimerais
Que même je serais
enchanté
Mais vous voyez
Je suis chargé, si chargé
Que mes
branches sont ployées.
Pour l'instant si vous le permettez
Je vais
juste là vous caresser
A vous de vous approcher
C'est plus
facile, plus aisé
Voyez vous n'avez pas tant à porter
N'oubliez
pas ! J'ai le poids du pêché.
La pomme... La culpabilité...
Alors
que vous êtes déjà métamorphosé !
Alors vous acceptez ?
On peut
déjà s'enlacer
Peut être même s'effeuiller
Enfin, si vous le
désirez...
Oui ? Sympa, je le savais
Mmm ! c'est déjà le pied !
Car,
en
cette fin d'été
Vous comprenez, cher cerisier
Que je ne puis
vous aimer
Autant que vous le souhaiteriez.
Je ne puis vous donner
Que
des
caresses, des p'tits baisers
Et aussi, si vous le voulez
Vous
parler de moi, du pivert écervelé
Ou du jardin d'à côté.
J'espère
que vous êtes satisfait
de cela, pour l'instant, doux cerisier...
Alors
heureux
? Contenté ?
Oserais-je dire rassasié ?
Non ? Mais ne
soyez pas dépité
Soyez raisonnable ! Patientez !
A l'automne ma
cueillette terminée
Nous pourrons nous greffer...
Le petit
cerisier, tout émoustillé
Par ces premiers doux baisers
Se mit à
rêver, à espérer...
Se greffer mais quelle belle idée !
Ensemble
devenir un pomrisier
Ou encore mieux un cerimier
Du jamais vu,
inespéré...
Presque trop beau pour être vrai.
Le cerisier avec
courage souriait
Mais frustré, il sentait
Le long de son tronc la
sève couler...
En termes plus appropriés
Cerisier déjà pleurait
De
devoir
attendre son bel aimé
Cet amour de pommier.
MC ( 27 août
2010)